Ep 2 : Le niveau de fuite acceptable
Souvenez-vous de l’épisode 1 au cours duquel nous avons évoqué les causes de fuites d’un circuit de climatisation, et mis en avant les difficultés à les déceler. Pour notre second épisode, nous abordons la question centrale du niveau de fuite.
Quel est le niveau de perte de fluide frigorigène acceptable ?
C’est sans nul doute la question qui divise le plus les professionnels du SAV de la climatisation automotive. Deux points de vue s’opposent :
- Ceux qui considèrent qu’une recharge en fluide frigorigène est chose normale et fait partie de l’entretien du véhicule.
- Ceux qui considèrent qu’une perte de quelques dizaines de grammes même plusieurs années après la dernière recharge est anormale, et doit donc faire l’objet d’une recherche de fuite.
Mais qu’en est-il réellement ?
Lors de la récupération et du recyclage du fluide frigorigène, l’écart de poids vis-à-vis de la charge préconisée, est un indicateur fiable du niveau d’étanchéité du circuit. Il est donc indispensable de faire la différence, entre une perte de fluide non significative de 20 grammes 3 ans après la dernière charge sur un circuit contenant 700 grammes, et une perte de 200 grammes.
Et la règlementation dans tout ça… Elle en dit quoi ?
Dans le code de l’environnement, la réglementation en vigueur impose un minimum d’outillage et de résultat pour mettre fin à une fuite, sans toutefois préciser de valeur du niveau de perte de fluide frigorigène acceptable. Elle ne concerne par ailleurs que les fluides frigorigènes contribuant à l’effet de serre, parmi lesquels figure R134a, mais n’impose rien pour les circuits chargés au nouveau fluide R1234yf.
La réglementation n’impose pas aux propriétaires de véhicules, machines agricoles, engins de manutention ou de travaux publics, d’effectuer des contrôles d’étanchéité périodiques de leur système de climatisation, dès lors que le circuit chargé au R134a à une capacité inférieure à 3,5 kg (soit une valeur inférieure à 5 tonnes équivalent CO2).
Les plus disciplinés, mais les moins nombreux font procéder à un contrôle périodique. Les autres attendent une baisse de performance, voire une panne, avant de faire intervenir un spécialiste.
C’est bien beau tout ça, mais j’ai encore un doute sur l’étanchéité du circuit…
Au moindre doute, après récupération et recyclage du réfrigérant il faut réaliser un test d’étanchéité.
Attention aux fausses bonnes idées !
Certains réparateurs mal formés et informés, malgré le constat d’un écart important de perte de la charge lors de la récupération et du recyclage, garantissent une parfaite étanchéité du circuit après avoir procédé à un test de vide de quelques minutes. Contrairement aux idées reçues, un test de vide réalisé à une pression relative proche de -1 bar, ne permets pas de conclure à un bon niveau d’étanchéité. Une fois la climatisation en fonctionnement, le circuit est soumis à une pression pouvant atteindre 20 bar, ce qui modifie grandement le résultat du test au vide.
Seul, le test sous pression d’azote suivi d’un test au vide permet de s’assurer de la bonne étanchéité du circuit. Toutes les stations de récupération et de recyclage ECOCLIM permettent de réaliser simultanément les deux tests.
Bien évidemment en cas de résultat négatif, la détection de fuite sera la prochaine étape.
C’est bien beau tout ça mais j’ai encore un doute sur l’étanchéité du circuit…
Le double test d’étanchéité est-il une garantie à 100 % ?
Bien évidemment au cours de la mise sous pression à l’azote, toutes les conditions de dilatation des matériaux soumis à des températures élevées ne sont pas reproduites. Mais associé à un test au vide, la mise sous pression d’azote est la meilleure garantie sur l’étanchéité du circuit.
Si vous avez manqué le début de la saga, retrouvez le 1er épisode ci-dessous :
N’hésitez pas à poser vos questions ou nous faire part de votre expérience en commentaire !
On se retrouve rapidement avec l’épisode 3 pour une vision à 360°.